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Les espaces verts comme solutions fondées sur la nature

L'accessibilité et la proximité sont deux notions à dissocier

Les espaces verts offrent des services écosystémiques essentiels aux villes, particulièrement pour améliorer leur résilience face aux vagues de chaleur, un enjeu majeur dans les décennies à venir pour les agglomérations urbaines africaines. Selon les prévisions, l’Afrique devrait se réchauffer 1,5 °C plus vite que la moyenne mondiale. Les villes d’Afrique de l’Ouest subiront des probablement des conditions nocives de chaleur 145 à 196 jours par an à la fin du siècle, provoquant une myriade de risques sanitaires. Les arbres constituent une solution naturelle en refroidissant la zone autour des parcelles boisées de 2 à 3°C, dans certains cas. Pourtant, avec l’urbanisation rapide des agglomérations africaines, la concurrence pour les terres fait que ces espaces sont souvent perdus.

Certains services écosystémiques – comme l’atténuation de la pollution atmosphérique – dépendent de le pourcentage de disponibilité en arbres, mais cela ne permet pas de saisir pleinement le rôle que les arbres peuvent jouer pour se protéger des vagues de chaleur. Cette carte montre pour Abuja et Accra, la population vivant à moins de 300 m de parcelles d’arbres d’un hectare ou plus, les tons les plus foncés correspondant à des densités de population plus importantes. Avec 20 % de leur empreinte urbaine, ces deux villes ont le même pourcentage d’espaces verts. Toutefois, seul 16 % de la population d’Accra réside dans un rayon de 300 mètres des espaces verts et peut ainsi bénéficier de leur effet rafraîchissant. De larges superficies sont couvertes de jaune foncé à Accra, ce qui signifie que ces zones seront extrêmement vulnérables aux vagues de chaleur dans le futur. En revanche, 51 % de la population d’Abuja vit dans un rayon de 300 mètres de ces espaces verts. À Abuja mais surtout à Accra, les zones en jaune foncé nécessiteront des interventions supplémentaires pour faire face aux futures vagues de chaleur, qu’il s’agisse de la plantation d’arbres ou d’autres solutions favorisant le refroidissement. L’étude de ces deux villes illustrent avant tout le fait que la disponibilité des espaces verts ne signifie pas pour autant que les citadins tirent un bénéfice de leur proximité. Les décideurs devront tenir compte de la répartition des espaces verts dans l’ensemble de l’agglomération pour réaliser tout le potentiel que ces services écosystémiques peuvent fournir.