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Sécurité

L’instabilité progresse au Sahel et en Afrique de l’Ouest. Les événements violents et les pertes civiles augmentent. Nos outils d’aide visent à mieux comprendre les caractéristiques spatiales de la violence, pour des politiques plus contextualisées et territorialisées. La sécurité est analysée selon quatre dimensions : i) l’indicateur des dynamiques spatiales des conflits (SCDi) ; ii) les réseaux de conflits ; iii) les frontières et iv) l’urbain/rural.

 

Zones frontalières et conflits sont étroitement liés. En 2023, 23 % des victimes d’événements violents en Afrique du Nord se trouvent ainsi à moins de 100 km d’une frontière. Ce pourcentage passe à 65 % pour l’Afrique de l’Ouest. L’importance croissante des conflits et groupes transnationaux rappelle le besoin d’outils spatiaux permettant de décrypter comment les frontières contribuent à façonner les dynamiques des violences politiques.

 

 

Situation

Depuis 1997, le risque de violences est plus élevé dans les zones frontalières qu’ailleurs. Entre 1997 et 2023, on recense près de 49 % des événements violents et 50 % des victimes à moins de 100 km d’une frontière. Plus on se rapproche d’une frontière, plus les violences sont importantes. La proportion la plus élevée d’événements violents et de victimes s’observe ainsi à moins de 10 km d’une frontière, avec 10 % des événements violents et 11 % des victimes, pour une population qui représente moins de 6 % de celle de la région. La population frontalière subit donc 67 % de violence de plus que la population non frontalière.


Les zones frontalières sont moins violentes que dans les années 1990, quand les guerres civiles embrasent le golfe de Guinée. La moitié des événements violents surviennent à moins de 20 km d’une zone frontalière. La proportion d’événements violents dans les zones frontalières croît avec la multiplication des insurrections dans le Sahel depuis 2011. La plupart des régions en conflit il y a 15 ans sont désormais pacifiées, alors que celles en paix à cette époque sont aujourd’hui en proie à la violence.

Épicentres des conflits

Les principaux épicentres des conflits frontaliers sont la région du lac Tchad et celle des trois frontières Burkina Faso/Mali/Niger. En 2023, dans la zone des trois frontières, 40 % des événements violents et 43 % des décès surviennent à moins de 50 km des frontières. Une bande de conflits de 1 200 km sur 200 km s’étire du centre du Mali à la région de Tillabéri au Niger, témoin de l’enracinement des violences. Cette situation, dramatique pour les populations, appelle à des solutions transfrontalières coordonnées.

 

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